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Nos remerciement à Abdelkarim, pour
ces informations
Biographie:
Abdelakrim
MOUHOUB est, né en 1955 à Ouled jerrar, cercle de Sidi Bennour;
d'une père fkih et fellah et d'une mère boulangère et brave.
L'école primaire me ravit très tôt à la sortie du masjid où
j'ai appris quelques hizbs du coran, les préceptes religieux (Ibnou
Aachir), la grammaire arabe (Alfiat Ibnou Malek) et le calcul
(Abajadiya).
Au m'sjid, j'appris à rester assis pendant des heures coincer
devant mon leuh. A l'école , un lieu pour me dégourdir les jambes,
d'écrire de droite à gauche et... de gauche à droite. Ce jeu m'a
précocement subjugué.
Au lycée Sidi Bennour, un autre monde et une autre vie, vous
prennent en charge et vous moulent comme on travaille un triceps.
Des professeurs français, américains aux côtés des Marocains
vous dispensent des cours que vous devez apprendre pour le jour
suivant.
La faculté de droit à Rabat et à Casablanca ont été pour
beaucoup dans ma formation juridique et politique: Vous n'ignorez ni
vos droits ni vos obligations. Les régimes politiques, le droit
constitutionnel...
Enseignant de français au collège à Casablanca, formation pour
l'enseignement au lycée, en France à Rennes en Bretagne pendant
deux ans.
Collaborateurs dans des revues et journaux marocain.
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Oeuvres:

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Divers
articles:
Re: Les Ami(e)s de Sidi Bennour et sa Région
Date: le 21 août 2007 à 16h27
La déroute
Je pris congé, le laissant buriner son texte. Une semaine plus
tard, il m’en a fait part. Il tenait beaucoup à ce que je lui
dise mon avis là-dessus car il avait l’intension de le publier
afin de tester ses capacités d’écrivain, si capacité il
avait, avait-il murmuré en signant son incertitude d’un point d’interrogation
avec le menton angulaire où une barbiche en croissant
soigneusement tracée, accentuait la longueur du visage qui en
disait beaucoup de son état.
Dans une tonalité tragique, il précisait dans l’incipit que la
mort et lui s’étaient donnés, dans des conditions ineffables,
rendez-vous dont la date précise résistait à la sagacité du
médecin et demeurait, en conséquence, imprécise quoi que
celui-ci affirmât à ses proches - qui devaient en garder le
secret - que la fin de ses jours étaient proche puisque la
maladie qui le macérait ainsi depuis l’année précédente
était des plus graves, donc difficile à circonscrire.
Les précédents étaient là pour confirmer la prophétie du
toubib.
Il n’était point conscient que le cabinet de celui-ci aille
être pour lui un espace cathartique où les soubresauts
spasmodiques qui le prirent ex nihilo allaient le soulager de ses
douleurs et l’affranchir de l’emprise de l’étau de cette
idée qui le hantait encore.
De la fenêtre largement ouverte sur la salle crûment illuminée,
un soleil tonitruant éclaboussa son dos décharné et froid, le
pénétra violemment comme si le démon qui l’habitait avait
tellement besoin, pour s’expatrier, de toute cette charge
électrique suite à laquelle ce corps frêle déposé sur ce
paillasson s’ébroua si étrangement que l’assistante du
médecin en perdit connaissance, et partant, son poste d’infirmière.
Il s’étendit de tout son long sur ce lit plastifié, ramena ses
genoux vers sa poitrine, pivota vers le côté droit, mit pieds à
terre et quitta la salle à l’insu des autres qui, eux, s’étaient
occupés de l’aide médecin.
Abdelkrim Mouhoub (Eté, 2007)
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