Ouled Frej, berceau de la fauconnerie
Dans la région fertile et généreuse d'Ouled
Frej (province d'El-Jadida), les vieux Kwassem continuent de se
consacrer corps et âme à cette tradition qui fait la fierté des
Doukkalas et meuble leurs moussems et fêtes. Rien ne les
convaincrait de jeter la fauconnerie aux oubliettes, ni l'âge, ni
la rareté des moyens, ni même l'indifférence de ceux qui sont
censés intervenir pour la sauvegarde d'une activité qui fait
partie du patrimoine de la région et du pays tout entier.
Le faucon mesure 48 cm de long et pèse 700 à 900 grammes. Sa
vision porte sur 8 kilomètres. Il s'agit du basard marin qui se
distingue par la puissance des serres et du bec, ainsi que par sa
vitesse d'attaque qui varie entre 200 et 250 Km/h.
L'âge avancé des fauconniers de la tribu fait néanmoins
craindre le pire. Afin que la tradition se perpétue, une
association a été créée à Ouled Frej. Baptisée "
Kwassem", elle a pour objectif de faire perdurer le legs, à
travers l'incitation et le soutien, ainsi que la promotion sociale
des jeunes fauconniers.
http://fr.allafrica.com/stories/200712110803.html
Au coeur des Doukkala, et à peu de distance du
centre rural du Had Ouled Frej, la tribu des chorfas
Lakouassems, descendants directs du Saint Moulay Tahar Kassmi,
représente de nos jours le dernier rempart qui préserve le
temple d'une tradition ancestrale, ayant connu autrefois ses
plus belles lettres de noblesse.
Considérée depuis un certain temps, comme une simple
curiosité locale, bonne uniquement pour les exhibitions et les
haies de circonstances, la fauconnerie des Lekouassems, connaît
de nos jours, un regain d'intérêt et de reconnaissance.
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Les belles parties de chasse dont fait preuve Marjane, le faucon
de la renaissance, ainsi que ses congénères, est pour nombre
de connaisseurs, le meilleur gage de lendemains moins frustrants
et beaucoup plus prometteurs.
C'est aussi le prélude, d'une nouvelle génération de
fauconnerie dans les Doukkalas qui pourrait bien représenter
une plus-value de grande importance dans le développement
touristique de toute la région.
Ainsi donc, c'est pour accompagner toutes ces mutations qui
ouvrent de nouveaux horizons à cette tradition ancestrale, que,
l'Association des fauconniers Lakouassems d'Ouled Frej a
décidé d'aller de l'avant en participant à la journée
d'environnement, organisée par l'Administration des Eaux et
Forêts, où il a été question du lancement du Oualidia et
M'harza-sahel et le regarni d'une superficie de 370ha.
Tout un symbole. La participation des fauconniers Kouassems à
cette journée, inscrite sous le symbole de la préservation de
la nature, reflète, l'autre image à laquelle s'attachent les
derniers gardiens d'une tradition singulière dans le Doukkala.
"Au stade où se trouve la fauconnerie aujourd'hui, nous
pouvons souligner, sans trop de prétentions que cette tradition
dont les racines se perdent dans la nuit des temps, a dépassé
son cap le plus difficile", a déclaré El Ghazouani
Mohamed président de l'association des fauconniers Kouassems
d'Ouled Frej des Doukkala. Selon lui, cette résurrection, il la
doit à un travail de fond, entamé depuis deux ans, au cours
desquels, une large médiatisation a mis l'accent sur les
risques d'une disparition irréversible de cette tradition,
puisque seuls quelques rares vieux paysans, essayaient de garder
encore un peu d'espoir pour la renaissance.
Il faut noter que depuis deux ans, la fauconnerie des Doukkala a
rattrapé beaucoup de temps perdu. Le premier objectif qui
consiste à faire renaître l'espoir parmi les Kouassems, ne
fait plus de doute. En organisant des manifestations de grande
envergure, auxquelles ont assisté d'éminents personnalités
nationales et étrangères ainsi que les cadres officiels, les
fauconniers, s'estiment rétablis dans un droit à la
reconnaissance qu'ils avaient perdue depuis longtemps.
Concernant les horizons d'avenir, les fauconniers kouassems qui
ont renforcé leur association par des cadres nationaux, dont un
docteur en environnement et un vétérinaire, comptent faire de
l'année 2007, une véritable étape de revitalisation de la
fauconnerie dans le Doukkala, et ce, en lui redonnant dans un
premier temps sa réelle dimension de sport de chasse, pour la
greffer par la suite dans la trame touristique de la région qui
souffre énormément d'idées novatrices en mesure d'accompagner
un futur très prometteur, surtout avec la création de la
station balnéaire Mazagan, à Haouzia, qui ne manquera pas de
placer la province d'El Jadida sur une meilleure orbite
touristique.
Ahmed Chahid / Libération